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Le lac de Grand-Lieu en été

À partir du mois de juin, le lac de Grand-Lieu revêt ses apparats d’été ! Tandis que l’eau se retire, les couleurs changent et le ciel bleu intense tranche avec le vert de la végétation. Le soir, le ciel prend des teintes rosées et le miroir d’eau renvoie les reflets des Grandes Aigrettes qui marchent lentement dans l’eau à la recherche d’écrevisses ou de poissons. En été, le lac de Grand-Lieu nous offre un bien joli tableau : découvrons-en les personnages principaux !

Le lac de Grand-Lieu en été

Grand-Lieu en été : un tourbillon de fleurs !

Sur le lac, les nénuphars sont en fleurs et leur couleur passe du blanc au jaune. Pendant ce temps, sur les bords du lac, les fleurs roses des Salicaires communes surplombent les plantes herbacées. Et dans les prairies inondables, on repère vite l’Œnanthe safranée. Cette grande plante vivace de plus d’un mètre est reconnaissable à ses fleurs blanches en ombelle. En France, elle est présente uniquement sur le littoral Atlantique.

Œnanthe safranée ©MDL
Œnanthe safranée ©MDL. L’ombelle désigne une disposition particulière des fleurs sur la tige d’une plante à fleurs : les pédoncules floraux sont tous insérés au même point de la tige et les fleurs disposées de manière sphérique ou en éventail.
Salicaire commune ©wikicommons
Salicaire commune ©wikicommons

A l’ouest du lac, les prairies inondables – ou prés-marais – sont recouvertes par les fleurs jaunes des jussies. Espèces exotiques envahissantes, les jussies appauvrissent la biodiversité et la qualité nutritive des prairies exploitées pour l’élevage extensif de bovins.

Des jussies près du lac de Grand-Lieu en été
Une étendue de jussies sur les prés-marais, aux abords du lac de Grand-Lieu ©MDL
Des jussies près du lac de Grand-Lieu en été
Jussie ©M.Montoux

À Grand-Lieu en été, on entend chanter !

Avec la chaleur, les grenouilles vertes, sauterelles et criquets (mâles) donnent de la voix ! Malheureusement, les grenouilles vertes sont de moins en moins nombreuses sur le lac… À tel point qu’on ne les entend plus chanter dans les pré-marais, alors qu’elles y abondaient au début des années 2000 ! L’arrivée de l’Écrevisse de Louisiane – autre espèce exotique envahissante à Grand-Lieu – à cette même époque est sans doute à l’origine de leur déclin, car elle consomme les pontes et les têtards de grenouilles !

La roselière boisée résonne du grésillement du Conocéphale des roseaux. Cette sauterelle pond ses œufs dans les tiges des roseaux et autres plantes des marais préférentiellement à tige creuse, comme les scirpes et les joncs. Le Conocéphale des roseaux est une espèce menacée par la disparition des prairies inondables et des roselières.

Grenouilles vertes ©M.MONTOUX
Grenouilles vertes ©M.MONTOUX
Conocéphale des roseaux ©wikicommons
Conocéphale des roseaux (femelle) ©wikicommons

Sur le sentier menant au Pavillon, en lisière des boisements humides qui bordent le lac, vous entendrez peut-être un sifflement fluté ou apercevrez un éclair jaune qui traverse le sentier : c’est probablement le Loriot d’Europe ! Ce bel oiseau jaune de la taille d’un merle se poste à la cime des arbres, ce qui le rend difficile à observer. Ne loupez pas le coche et soyez attentifs ! En effet, il n’est présent à Grand-Lieu qu’à partir du début du mois de mai et retourne en Afrique tropicale dès la fin du mois de juillet.

Loriot d'Europe © MDL M.Torzec
Loriot d'Europe ©MDL M.Torzec

Quelles espèces observer dans le ciel de Grand-Lieu en été ?

Avec l’été, le niveau d’eau du lac baisse et entraîne l’apparition de vase. Cela attire de nombreux oiseaux limicoles qui viennent se nourrir de vers, d’insectes, de gastéropodes et de crustacés. Nettement plus rares que le Vanneau huppé ou l’Échasse blanche, le Chevalier gambette et la Bécassine des marais se trouvent aujourd’hui au bord de l’extinction à Grand-Lieu. Ces deux espèces pâtissent de la dégradation et de la disparition des prairies inondables.

Échasse blanche et Bécassine des marais © M0MONTOUX
Échasse blanche et Bécassine des marais ©M.MONTOUX
Chevalier gambette ©Flickr
Chevalier gambette ©Flickr

Il n’y a pas que les oiseaux qui volent à Grand-Lieu ! En effet, les nuits d’été, les chauves-souris viennent y chasser les insectes en grand nombre ! Parmi les 20 espèces qui fréquentent le lac, la Noctule commune chasse au-dessus des roselières boisées et des prés-marais. En période de reproduction, elle utilise également des cavités aux abords du lac.

Et qui dit « eau »… dit « libellules » ! Pas moins de 49 espèces de libellules fréquentent le lac de Grand-Lieu et parmi elles, une espèce commune : le Sympétrum sanguin. Ce dernier apprécie les eaux stagnantes et bien ensoleillées au bord du lac, dans les prairies inondables. La Naïade aux yeux rouges, plus rare, se retrouve sur les herbiers de nénuphars, car les femelles pondent leurs œufs dans la végétation aquatique.

Noctule commune © Flickr Ján Svetlík
Noctule commune ©Flickr Ján Svetlík
Sympetrum sanguin (mâle) ©MDL
Sympetrum sanguin (mâle) ©MDL
Grand Mars changeant (mâle) ©wikicommons
Grand Mars changeant (mâle) ©wikicommons

De juin à août, c’est la période de vol du Grand Mars changeant. Ce joli papillon de couleur sombre aux reflets bleus se promène dans les boisements humides bordant le lac ou dans les saulaies des roselières boisées. La femelle pond ses œufs sur les feuilles d’un saule, plante hôte du papillon. Tout comme le Loriot d’Europe, ce papillon passe inaperçu car il vole autour des branches les plus hautes des arbres. À vos jumelles !

Les cyanobactéries, une menace pour Grand-Lieu en été

Avec l’augmentation des températures, le peuplement de phytoplanctons dans le lac de Grand-Lieu change. Il est dominé par les cyanobactéries dont des espèces potentiellement toxiques appartenant aux genres Microcystis ou Planktothrix. La transparence de l’eau diminue alors drastiquement, avec une visibilité dans l’eau inférieure à 20 cm de profondeur.

Microcystis, un genre de cyanobactérie d'eau douce capable de produire des toxines ©Proyecto agua Flickr
Microcystis, un genre de cyanobactérie d'eau douce capable de produire des toxines ©Proyecto agua Flickr
Des cyanobactéries à la surface de l'eau du lac de Grand-Lieu en été ©MDL
Des cyanobactéries à la surface de l'eau du lac de Grand-Lieu en été ©MDL

Deux conséquences néfastes et majeures pour les espèces :

  • d’une part, les plantes aquatiques sont privées de lumière pour faire leur photosynthèse. La mauvaise visibilité dans l’eau empêche également les prédateurs des espèces aquatiques, tels que les échassiers, de trouver leur nourriture.
  • D’autre part, la prolifération des cyanobactéries entraîne des variations de pH et d’oxygène très importantes entre le matin et le soir qui sont délétères pour les organismes aquatiques.

La cause du développement de ces cyanobactéries ? Sans surprise, la pollution de l’eau. C’est l’apport excessif de nutriments (azote et phosphore) issus de nos activités qui favorise le phénomène d’eutrophisation et la prolifération de ces cyanobactéries.

Sources

L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) :  https://inpn.mnhn.fr/accueil/recherche-de-donnees/especes/

Gilier & Reeber (2018) Plan de gestion Réserve naturelle nationale du Lac de Grand-Lieu 2018-2027. SNPN 345p.

Reeber (2023) Présentation des résultats des suivis de l’avifaune du lac de Grand-Lieu par la SNPN en 2022 et en 2023. SNPN.

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© MDL - J. Jéhanin

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